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Airbnb: 71% des locations sont illégales, dans la région

Mathieu Savard
28 mars, 2023

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a publié un premier rapport pour dresser un état de la situation des annonces offertes sur la plateforme Airbnb pour l’ensemble des régions du Québec.

Les données ont été récoltées par l’organisme sur la plateforme en ligne le 20 février dernier grâce à un robot d’indexation avec la méthode des boîtes englobantes.

Pour déterminer si une annonce est illégale, l’organisme a analysé chaque annonce afin de vérifier si les termes « licence », « permis » ou « CITQ», autant en anglais qu’en français, et au pluriel, ainsi que le numéro du CITQ étaient présents dans le titre et/ou dans la description.

Capture d'écran du RCLALQ

Sur l’ensemble du territoire du Québec, il y a 30 000 annonces au total qui sont affichées sur la plateforme et de ce total, 79% sont illégales selon les règles en vigueur.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les données se rapprochent des chiffres à la grandeur de la province, alors que sur 1 067 locations sur la plateforme, 758 sont illégales, pour un pourcentage des locations illégales à 71,04%.

Pour les MRC de la région, les données varient beaucoup.  La MRC de Saguenay (NDLR: la ville est ici évaluée comme une MRC dans le tableau) affiche sur son territoire un pourcentage de locations illégales de 81,69%. En ce qui a trait aux autres MRC, celle du Fjord-du-Saguenay affiche un taux de 63,42%, la MRC de Lac-Saint-Jean-Est obtient 68,52%, alors que la MRC du Domaine-du-Roy récolte 74,67%.

Pour la proportion de logements (locatifs ou non) qui sont en location sur la plateforme Airbnb, la région affiche un taux dans les environs de 0,80%.

Au Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean se classe au septième rang du classement sur un total de 17 régions, alors que les régions de Montréal, de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et de la Capitale-Nationale occupent les trois premières places du podium.

L’organisme souligne cependant que le nombre de locations illégales ne reflètent pas correctement la pénurie de logement en raison des logements à des fins de location à courte-durée, en donnant comme exemple Charlevoix, où 31,2 % des logements de la région sont possédés par seulement cinq hôtes, mais la grande majorité de ces unités sont certifiées et légales. La MRC de Charlevoix dépasse le 5% de la proportion de logements qui sont en location sur la plateforme Airbnb.

« Ces chiffres montrent noir sur blanc qu’à elle seule, Airbnb est responsable d’une part importante de la pénurie de logements. Dans la plupart des régions, si les logements loués sur Airbnb n’avaient pas été perdus à l’hébergement touristique, le taux d’inoccupation serait en équilibre ou au-dessus du seuil d’équilibre », a commenté le co-porte-parole du RCLALQ, Cédric Dussault.

Le RCLALQ appelle le gouvernement du Québec à interdire la location de courte durée dans les résidences et les plateformes de location numériques comme Airbnb. Il estime aussi que le gouvernement pourrait interdire l’usage touristique commercial du parc locatif et l’abrogation de l’article du Code civil du Québec qui permet l’éviction de locataires pour changement d’affectation.

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