Faute de pouvoir exploiter l’énergie fossile, qui ne répond plus aux critères de la lutte contre les GES selon les groupes environnementaux, Québec se tourne vers les mines. Il s’avère que le sous-sol québécois contient une importante quantité de minéraux critiques et stratégiques pour accélérer la transition énergétique et pas les moindres.
Ces matériaux d’avenir, que le gouvernement québécois inclut dans son Plan pour la valorisation des matériaux critiques et stratégiques, se trouvent sur l’ensemble du territoire québécois et notamment sur celui du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce sont des matériaux comme le lithium, le niobium et le titane (vanadium) que nous connaissons déjà chez nous à travers les projets BlackRock et First Phosphate. Ces minéraux se trouvent dorénavant à la base des hautes technologies (tablettes, cellulaires, ordinateurs portables, batteries rechargeables) dans le domaine de la santé (équipement médicaux), ainsi que du côté de l’intelligence artificielle et des véhicules électriques.
Ruée vers l’ord
Le plan proposé par Québec a pris de telles proportions que la demande de claims miniers a explosé de 139% en deux ans, ce qui inquiète les groupes de protection comme la « coalition Québec meilleure mine » et Mining Watch Canada, dont les représentants étaient présents, la semaine dernière, au Congrès minier tenu à Québec. On estime à plus de 20 000 titres miniers accordés jusqu’ici au Québec, dont 15 000 dans le sud-ouest (Lanaudière, Laurentides, Mauricie et Outaouais). Les intervenants voudraient stopper cette nouvelle ruée vers l’or par la levée d’un moratoire de la part de Québec.
Volte-face du PM
Même si Québec répondait favorablement à la demande des contestataires, l’exploitation des gisements déjà amorcée comme ceux appartenant à First Phosphate près de Bégin et de Lamarche ne seraient pas touchés par cette mesure. D’autant plus que les minerais recherchés comme le phosphate et le lithium entrent dans la catégorie des minéraux essentiels aux technologies employées pour contribuer à la réduction des gaz à effet de serre (GES) et à la lutte contre les changements climatiques. C’est sans doute ce qui explique le volte-face du Premier ministre François Legault, dans le dossier du gaz naturel liquéfié (GNL), un projet de 14 milliards$ incluant le gazoduc. M. Legault, calculateur et visionnaire, a compris qu’il valait mieux adhérer au nouveau crédo environnemental que de lutter à contre-courant. D’autant plus que les investisseurs du projet GNL ne faisaient pas la file.
Demande mondiale
L’accessibilité et l’exportation plus aisée constituent d’autres avantages que présentent les matériaux d’avenir très recherchés par la Chine, la Russie et l’Australie. Même si le contexte est compétitif, le Québec a jeté les bases d’une solide structure afin de favoriser, entre autres, la recherche pour mettre à profit les technologies les plus avancées dans le domaine de l’extraction et du forage, afin de pouvoir se distinguer sur la scène mondiale.
Déjà un réseau national de RH et un programme de subventions soutenant l’exploitation minière souscrivent à la mise en valeur des projets des promoteurs miniers. S’ajoutent aussi des programmes de formation de main-d’œuvre qualifiée et d’aide financière aux sans-emplois désirant suivre une formation dans le domaine.
Et Québec prend aussi les devants pour contrer toute contestation sur le plan environnemental. On y place les sacro-saints principes du développement durable au cœur des activités minières. Et on y introduit une politique de mobilité durable et un plan pour une économie verte d’ici 2030. Avec toutes ces dispositions favorisant l’exploitation minière, on peut dire adieu à GNL et bienvenue aux mines.
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