Éditorial - Tout n’avait pourtant pas mal débuté. Après un mandat de l’équipe de l’ERD prenant fin avec une impression de stagnation, Julie Dufour avait pris les commandes sans vraiment d’opposition en novembre 2021.
D’aucuns affirment que Mme Dufour a accédé à la mairie à la suite d’une victoire par défaut. L’insatisfaction à l’égard de la mairesse précédente, Josée Néron, incitant les électeurs à accorder leur appui à la candidate qui offrait le plus de chances de la relever de son poste. L’hypothétique scénario n’a jamais pu être clairement démontré, mais l’idée tient la route et l’ex-conseillère de Shipshaw a accédé à la mairie avec une confortable avance de plus de 17%.
Confiance effritée
La première année a juste donné le temps aux nouveaux conseillers de se faire connaître, certains en démontrant un soutien constant à la nouvelle mairesse, Julie Dufour. Mais dès la seconde année du présent mi-mandat, le mur de solidarité entre les membres du conseil de ville a lézardé.
La substitution prématurée du directeur général, Jean-François Boivin par son remplaçant, Gabriel Rioux, le congédiement de la greffière et directrice des affaires juridiques, Caroline Dion, et la décision de chasser le conseiller Michel Tremblay du comité exécutif ont ouvert de larges fissures qu’on n'est jamais parvenu à colmater jusqu’ici.
Pire, avec l’annonce du Plan triennal d’investissement (PTI) lancé en toute hâte au mois d’octobre les disparités sont devenues plus apparentes. Outre la conseillère Mireille Jean, qui exige plus de transparence tout comme l’unique représentant de l’ERD Marc Bouchard, et l’autre conseiller de l’arrondissement de Chicoutimi (secteur nord) Serge Gaudreault, on compte aussi le conseiller de l’arrondissement de Jonquière Jean-Marc Crevier. Ce dernier a demandé à la mairesse de se retirer, le temps que l’enquête la concernant de la part du directeur général des élections soit terminée. Une enquête qui vise à faire la lumière sur des offres faites par la mairesse auprès de candidats à la mairie pour les soustraire de la course.
Sous couvert
Et sous couvert, d’autres trouvent que la mairesse et son responsable des finances, Michel Potvin, prennent beaucoup de décisions sans demander de comptes à personne.
Ils apprennent en même temps que tout le monde qu’une somme de 20 millions$ se cacherait dans les états financiers. On leur assure aussi que les sommes nécessaires pour remplir les promesses d’un PTI de 142 millions$ seraient remboursées par le gouvernement du Québec et d’Ottawa, mais sans garantie de part et d’autre.
On miserait sur l’iniquité dont se plaignent certaines villes quant au financement de leur service de police. Et à l’occasion de la dernière séance extraordinaire du conseil municipal, le conseiller responsable des finances Michel Potvin a laissé entendre que de l’argent pourrait provenir du fonds des générations. Une révélation qui démontre encore une fois sa méconnaissance de l’administration municipale.
Une aberration
Comment peut-on croire que Québec puisse dégarnir son fonds des générations pour venir en aide aux municipalités qui n’arrivent pas à contrôler leurs dépenses d’opérations courantes? Le Fonds des générations, constitué en grande partie par les profits d’Hydro-Québec et de la SAQ, sert à supporter la dette du Québec, en vue de léguer des finances convenables aux générations subséquentes.
Un sondage mi-mandat
Et il convenait de profiter de cet anniversaire de mi-mandat pour recourir à l’opinion du public, afin de connaître son appréciation de l’administration des intérêts municipaux à Saguenay.
Pour l’occasion, la station radio 92,5 présentera, à compter de la semaine prochaine, un sondage Unimarketing concernant le travail des élus municipaux à l’égard des besoins des citoyens de Saguenay, durant ces deux dernières années de mandat. Parce qu’en politique le dernier mot appartient toujours aux citoyens, on pourra avoir une bonne idée de la confiance que maintiennent les contribuables à l’égard de leurs représentants municipaux, autant dans leurs arrondissements que pour celle qu’ils ont accordée à la mairesse.
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