Le samedi 18 novembre 2023 sera dorénavant une date gravée à tout jamais dans la mémoire des joueurs de quilles présents au Salon de quilles Le Dallo (Chicoutimi). Et particulièrement dans celles de Pierre Vézina, Chantal Lépine et Alain Côté. Les trois quilleurs ont littéralement sauvé la vie d’un des leurs en plein tournoi, victime qu’il a été d’un malaise cardiaque.
« J’étais en train de jaser avec notre directeur Patrick Girard à mon poste au comptoir d’accueil, vers 14 heures lorsque Monsieur B (nom fictif) s’est effondré sur le plancher des allées. Il s’est aussi cogné la tête sur un boulier en tombant », raconte Chantal Lépine. « Pierre et Alain jouaient sur deux allées, à chacune des extrémités du salon de quilles. J’ai fait ni une ni deux, j’ai quitté promptement mon poste pour venir en aide au client que nous connaissons fort bien ici. Alain et Pierre se sont joints à moi ».
Expérience
Alain Côté, fort de ses acquis en techniques de réanimation cardio-respiratoire (RCR) a pris les choses en mains. « J’ai tout de suite vu qu’il présentait des signes de malaise cardiaque, son teint est devenu plus foncé. J’ai dit à Chantal d’aller chercher le défibrillateur que nous avons au comptoir, que nous allions en avoir besoin, nous étions en train de perdre Monsieur B. Le temps que la machine soit prête d’utilisation, j’ai continué sans relâche les manœuvres de RCR ». Étant un ancien employé de ce qu’on appelait l’Institut Roland-Saucier à l’époque, et œuvrant maintenant au sein de résidences pour personnes aînées, Alain Côté est donc bien au fait des techniques. Et de pouvoir compter en plus sur la présence d’un défibrillateur a assurément sauvé la vie du joueur.
Prix d’une vie
D’instinct, les trois sauveteurs ont acquis leurs rôles respectifs au moment de l’incident. « Je faisais les manœuvres, Pierre surveillait les signes vitaux et Chantal s’occupait de la machine », explique Alain Côté. « Ça n’a pas de prix, une vie », de confier Pierre Vézina. « Il a réagi au premier choc électrique que nous lui avons administré. J’ai alors dit « On l’a, faut pas le perdre! » Je crois que d’avoir tel type de machine dans tout endroit où il se pratique des activités de loisirs ou de sports s’impose ». L’ancien policier de l’usine Rio Tinto raconte ainsi au passage cette autre fois où il avait tenté de réanimer un homme en milieu de travail…sans succès. « Nous n’avions pas eu la chance d’avoir une machine de ce type à ce moment-là ».
Homme sauvé
Un petit brin de jasette avec le directeur du salon, Patrick Girard, nous apprend que Mme Lépine avait le « dos barré » au moment de l’événement. « Pas pensé à ça du tout, avec l’adrénaline, quand c’est arrivé! », nous confie la dame en souriant. Même que Pierre, lui, était dans une position de sauvetage avec les jambes écartées, lui qui a subi une opération au genou droit. Monsieur B est-il tiré d’affaires? « Oui, il a subi un quadruple pontage et se remet », ajoute M. Vézina. Tout comme ses deux collègues secouristes, Chantal Lépine a hâte de revoir Monsieur B. « Pour différentes raisons. Mais je me dis aussi qu’il aurait pu mourir chez lui ou ailleurs…je suis contente qu’on l’ait sauvé ici »
(418) 546-2525
ckaj@ckaj.org