Même en l’absence de la mairesse de Saguenay, l’actualité poursuit son cours. Et Mme Dufour, qui revient d’un séjour commercial en Tunisie suivi d’une présence à Gatineau pour assister à une réunion de l’UMQ, a appris durant son absence par la presse que la subvention de 105.5 M$ promise par François Legault durant la campagne électorale se présente sous forme de prêt.
Pas si mauvaise, la nouvelle
La mairesse, qui avait toujours cru que la promesse de François Legault en campagne électorale se traduirait par une subvention directe n’en croyait pas ses oreilles. À l’occasion de la réunion du grand conseil, elle a martelé à plusieurs occasion qu’un prêt ne serait pas acceptable.
Mais dès le lendemain, elle se voit forcée de changer son approche. Une rencontre avec le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon suffit pour rassurer la mairesse. Le 105.5 M$ sera versé sous forme de prêt, mais n’impactera pas le compte de taxes des contribuables.
Qui va payer?
La question était sur toutes les lèvres au lendemain de ce rebondissement spectaculaire : qui paiera ce prêt et ses intérêts? La réponse est venue de la ministre Andrée Laforest, invitée au micro du 92,5 CKAJ jeudi dernier. L’argent provenant du Québec pourrait se présenter sur la forme d’un prêt pardonnable. Le gouvernement fédéral, approché au préalable, pourrait contribuer via différents programmes, et les compagnies intéressées à s’installer sur le site pourront bénéficier de programmes spécifiques qui sous- tendent leur imputabilité.
Il devient de plus en plus évident que c’est sur cette aide financière du gouvernement Legault que repose toute la stratégie de l’administration Dufour pour redéployer son plan de développement de la ville de Saguenay.
En investissant dans la Zone industrialo-portuaire (ZIP), près de Grande-Anse, on souhaite relancer la croissance économique de la ville et mettre fin à cette période d’austérité qui plane sur Saguenay depuis 2017. Et on y croit tellement que les travaux sur le site de la ZIP se poursuivent déjà depuis des mois.
Avantages attractifs
La ZIP, créée sous le gouvernement Couillard, développe tous les services nécessaires à l’accueil de nouvelles entreprises qui bénéficieront de la proximité d’un port en eau profonde, une porte sur le marché international. Comme l’explique le directeur général de la ZIP, Carl Laberge, l’argent sert à acquérir les espaces nécessaires et à les doter de tous les services pour procurer des avantages attractifs aux futures entreprises.
Déjà, on parlait à l’époque de GNL, un projet de plusieurs milliards $ que les deux paliers de gouvernement supérieurs, sous la pression des écologistes, ont rejeté. Aujourd’hui BlackRock y a déjà ses quartiers, et First Phosphate chemine avec enthousiasme pour s’y établir.
De concert avec Promotion Saguenay (qui a déjà coordonné en 2015 les travaux de la desserte ferroviaire) et avec la direction du port de Grande-Anse (qui exécute des travaux d’aménagement de terrains et d’une voie d’accès au port), on souhaite attirer plusieurs grandes industries de transformation. Et toute la région en bénéficiera.
Une région caquiste
La CAQ, qui se définit comme le gouvernement des régions ne pouvait se détourner complètement de sa promesse. D’autant que la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean ne compte pas moins de cinq députés caquistes à Québec. Sans doute que le ministre Fitzgibbon a rappelé tout de même que les villes sont des créatures du gouvernement du Québec de qui elles dépendent. Ce qui expliquerait ce changement d’humeur de la mairesse au lendemain de la séance du conseil municipal.
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