Volkswagen va finalement construire son usine de fabrication de batteries pour les voitures électriques en Ontario. La décision de la multinationale allemande n’est pas une surprise puisque le gouvernement la connaît depuis plus d’un an.
La raison principale évoquée : le Québec, plus grand producteur d’électricité au monde, ne peut lui fournir l’énergie nécessaire à sa production. Ça peut sembler paradoxal, mais en réalité il ne s’agit pas d’un manque d’électricité, mais d’équipement pour la transporter. Parce que Volkswagen veut installer ses usines dans les grands centres et Québec ne pouvait lui garantir une ligne de transmission vers Montréal avant 6 à 10 ans.
Entre 4000 et 6000 emplois
Cette usine de transformation s’installera donc à St-Thomas dans la banlieue de London, en Ontario, et créera entre 4000 et 6000 emplois en génèrant un chiffre d’affaires de près de 30 milliard$ canadiens. Ironiquement, l’Ontario lui fournira de l’énergie grise (gaz naturel) comme celle qu’aurait pu lui fournir GNL, projet rejeté par nos gouvernements à Saguenay.
Québec en retirera tout de même certains bénéfices puisque plusieurs fournisseurs de matériaux de batteries et de la matière première, comme First Phosphate éventuellement, se trouvent au Québec.
Chaine d’approvisionnement
Honda, Toyota, Ford, General Motors et Stellantis sont déjà installés en Ontario et bénéficient de l’énergie brune ontarienne. Les grandes usines cherchent à s’établir près des chaines d’approvisionnement. Ici au Québec, on est sans doute les champions en production d’électricité, mais on n’arrive toujours pas à mettre en place un système de distribution efficace.
Transition énergétique
De plus, on cherche toujours à établir un plan vers la transition énergétique sans vraiment connaître l’aboutissement idéal. On croyait tenir la solution avec les éoliennes, mais plusieurs experts tempèrent cet enthousiasme particulièrement en ce qui concerne les impacts sur la biodiversité et les espèces menacées.
Même le caribou forestier pourrait être menacé, selon ce que croit le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Quand on connaît l’effet que les menaces de cette disparition ont sur les activités en forêt, les propriétaires d’éoliennes n’ont qu’à bien se tenir. Il ne semble pas qu’on ait la même sensibilité en Ontario où le nucléaire et le gaz naturel sont mis à profit pour la production énergétique.
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