La campagne électorale québécoise est partie sur des chapeaux de roues et beaucoup d’entreprises au Québec souhaitent que les parties en cause s’engagent de façon formelle à ce que la pénurie de la main d’œuvre devienne un enjeu électoral au même titre que l’environnement. Les études les plus récentes chiffrent à 1,4 millions le nombre de postes à combler au Québec d’ici 2035.

La région n’est pas épargnée par ce phénomène exacerbé par la longue période de pandémie. Et parmi les solutions envisagées beaucoup souhaitent que Québec augmente le nombre d’immigrants comme l’autorise l’Accord Canada-Québec depuis 1991.

Peu d’immigrants pour la région

Sans doute que la hausse de l’immigration constitue une partie de la solution pour les grandes agglomérations comme Montréal et Québec, mais les régions comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean ne pourront jamais y trouver leur compte. D’abord parce que la concurrence est féroce dans ce domaine et que les villes comme Montréal et Québec

représentent des destinations qui semblent plus avantageuses aux yeux des immigrants qui y retrouvent des gens de la même provenance et parce que l’éventail des services autant que les ouvertures sont plus vastes.

Bouchon d’étranglement

L’autre difficulté qu’on rencontre pour faire venir ici une clientèle de travailleurs immigrant, et elle est de taille, se trouve du côté de la bureaucratie. Parce que les fonctionnaires du ministère de l’Immigration sont débordés parce qu’embourbés dans des procédures entremêlées dans des filets de normes tissés à travers de nombreux changement de gouvernement.

Les exemples de cafouillages bureaucratiques ne manquent pas. Certains tellement inexplicables, comme cette famille de Français, le père, la mère, la fille et le fils, venus s’installer au Québec après avoir vendu leur maison là-bas. Carte de compétence en main, le père, la mère et la fille ont dû retourner en France, parce que leur Certificat de sélection du Québec, demandé depuis avril, ne leur a pas été délivré et qu’ils ne pouvaient travailler entretemps. Le fils, lui, est demeuré au Québec, en vivant au crochet d’un centre d’entraide et en faisant du bénévolat. Un rêve familial qui a tourné au cauchemard.

D’autres solutions

Chez nous aussi la pénurie de main d’œuvre touche l’économie. Comme c’est souvent le cas, il faudra surtout compter que sur nous-même pour trouver des solutions.

La région, comme ailleurs au Québec, renferme une population vieillissante. Mais elle compte aussi un important bassin de retraités et pré retraités dont plusieurs souhaitent mettre leur compétence au service d’un nouvel employeur afin de se garder l’esprit alerte et de socialiser tout en arrondissant les revenus pour réaliser d’autres projets personnels. Plusieurs souhaitent aussi y consacrer que quelques heures mais tous comprennent que les pieds sur le pouf durant toute la saison d’hiver n’apportent que dévalorisation et déception.

Un salon de l’emploi pour les 55 ans et plus

À ce propos il est intéressant de constater que la station de radio régionale CKAJ, 92,5 FM, saisit la balle au bond et prépare un événement unique au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Elle met de l’avant une foire de l’emploi s’adressant principalement aux travailleurs et travailleuses de 55 ans et plus.

Tous les détails n’ont pas encore été rendus publics, mais on ne ménage rien pour que ce salon de l’emploi puisse permettre à nos entreprises de trouver parmi cette panoplie de pré retraités et retraités expérimentés une clientèle pour répondre à leurs attentes.

Si nous unissons nos idées et nos forces, vers l’atteinte de l’objectif du plein emploi dans nos entreprises, toute l’économie de la région évitera le déclin qui nous guette.