• Éditorial Richard Banford -

Sans doute une heureuse coïncidence, la ville de Saguenay créait cette semaine, tout juste après la tenue du radiothon du 92,5 CKAJ (sur le terrain du IGA Verreault à La Baie) son Fonds d’aide aux sinistrés de La Baie. L’argent recueilli à la suite de l’initiative de la station saguenéenne constitue une première mise de fonds pour venir en aide aux gens de la région victimes d’un désastre naturel.

La création d’un tel organisme d’entraide rappelle un événement vécu à l’automne 2004 où la ville de Saguenay avait eu à gérer l’évacuation obligée de 31 maisons construites non loin des montagnes de roc dans le secteur Canton-Tremblay. La fusion de ce secteur de l’ex-municipalité de Canton-Tremblay a bien servi ses propriétaires secoués par cette déportation obligatoire.

Fond d’aide aux citoyens

Avec l’aval du maire Jean Tremblay, l’administration de la ville de Saguenay, consciente que l’aide des gouvernements supérieurs ne suffiraient pas à combler toutes les dépenses de relocalisation, avait mis sur pied le Fond d’aide aux citoyens de Saguenay. L’ex-conseiller du secteur, Jean-Yves Provencher, avait été appelé à présider le comité mis sur pied pour administrer ce fonds d’aide. L’homme d’affaires Roland Simard, l’ex-directeur de la Caisse Populaire Réjean Maltais, les femmes d’affaires Michèle Perron et Guylaine Vézina, de même que le conseiller du maire Michel Fortin avaient aussi accepté d’agir bénévolement pour garantir l’intégrité et la croissance de ce fonds destiné, au départ, à aider les personnes relocalisées.

Dissolution par Mme Néron

Le Fonds d’aide aux citoyens de Saguenay a poursuivi son œuvre de bienfaisance bien au-delà de ce triste événement. La ville a continué, tout comme certains citoyens, à y contribuer annuellement. Mais, lorsqu'en 2017 Jean Tremblay et plusieurs des conseillers de l’époque ont pris leur retraite de la politique, la nouvelle administration municipale, dirigée par la mairesse Josée Néron, a décidé que toutes les réalisations de l’ancienne administration devaient disparaître.

Au début de 2019, dans la plus grande discrétion, loin de la transparence promise, on apprenait la dissolution de ce fonds d’aide. Il restait à peu près 20 000$ dans le Fonds d’aide aux citoyens de Saguenay. On a dû trouver une cause pour le distribuer sans grande planification.

La création d’un fonds de ce type ne peut se réaliser sans l’accord des autorités gouvernementales. On doit d’abord former un comité de personnes compétentes, honnêtes et dont l’intégrité ne peut être remise en doute. La loi des compagnies réglemente ces organismes à but non lucratif et ils doivent se soumettre à des exigences de probité avant de pouvoir s’inscrire au registre des entreprises. Et le parcours peut s’avérer long avant que le Fonds prenne naissance.

Centraide à la rescousse

Avec l’appui de Centraide et de la Fondation communautaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Fonds d’aide aux sinistrés de Saguenay a pu voir le jour rapidement au grand plaisir des sinistrés, bien sûr, mais aussi à celui de l’administration du 92,5 CKAJ aussi parce qu’on tardait à trouver un organisme en mesure d’administrer les fonds recueillis. La structure d’organismes comme Centraide et FCSLSJ prévoit la création de comités pour la gestion et la distribution des sommes amassées.

On ne peut que souscrire à l’initiative la ville de Saguenay de mettre sur pied un tel organisme parce que rien n’indique la fin de ces événements tragiques. Mais il n’en demeure pas moins qu’on doit se poser des questions sur la pérennité de nos organismes voués à l’aide aux sinistrés. SI à l’époque de l’administration Néron on avait continué d’accumuler des fonds, la ville disposerait aujourd’hui d’une confortable réserve pour affronter ces imprévus et néanmoins incontournables événement.

Souhaitons qu’on en retienne une leçon et qu’on s’assure progressivement une relève du côté du personnel bénévole, heureusement encore assez nombreux chez nous.