Une important page de l’histoire de l’Association pour le Développement de la personne Handicapée Intellectuelle du Saguenay (ADHIS) s’est tournée il y a quelques temps. Celle qui en fut membre et aussi présidente pendant un peu plus de trente ans, Louisette Couture, a tiré sa révérence, après les 34 ans de bénévolat qu’elle y a consacrés. « Je me suis accomplie au sein de l’Association.». Louisette Couture a joint le regroupement en 1989-1990 comme membre, pour avoir du support et échanger.
Défoncer des portes
De quoi est-elle le plus satisfaite dans ces 34 années? « On a contribué à l’avancement de nos enfants, et à fournir de l’aide et des ressources aux parents. Je voulais l’intégration scolaire de nos enfants différents, ça donne des enfants heureux et respectés ». Mme Couture a réussi à faire intégrer son fils trisomique, alors d’âge scolaire, à la clientèle régulière de l’école de Chicoutimi-nord. Elle a mené plusieurs combats pour obtenir cette équité. « Un moment donné on m’appelle pour me dire que le professeur de mon fils était absent, de ne pas l’envoyer à l’école. Je demande alors « Est-ce que vous avez aussi dit aux autres parents de ne pas envoyer leur enfant? » Non, m’a-t-il répondu. Je lui ai alors rétorqué que David irait quand même, changement de prof ou pas. Et au final, David apprenait même à d’autres élèves comment attacher leurs lacets, alors que les autres enfants en étaient incapables! »
Acceptation
Louisette Couture a aidé bon nombre de parents aussi à accepter la condition de leurs enfants différents. « À un moment donné, c’était moins connu qu’aujourd’hui, des enfants déficients ou différents. Je me souviendrai toujours d’un parent qui disait avoir eu des idées sombres en raison de cela ». La dame, qui était présidente du CA, raconte avoir remplacé la directrice générale de l’ADHIS pendant son congé-maternité. Elle a refusé d’être rémunérée alors qu’elle en avait pleinement le droit, en y étant bénévolement.
Marionnettes
Autre élément de fierté, Louisette Couture a monté le programme « Vivre ensemble », destiné à expliquer les différences via de grandes marionnettes. Le programme permet aussi aux enfants d’exprimer des sentiments, des peurs refoulées..et même des traumatismes. L’utilisation de quatre marionnettes, à qui on a attribué des différences, facilite les échanges. « Une marionnette est noire, l’autre est aveugle, une autre est obèse et l’autre a une déficience. L’Association pour la Promotion des Droits des Personnes Handicapées (APDH) s’en sert maintenant. J’ai accouché de cela, il y a 23 ans! », lance-t-elle.
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