Le projet de 100 logements de la Fondation Luc Maurice a fait grand bruit à la séance du conseil municipal de la Ville de Saguenay, mardi dernier. La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, a fait le point sur la situation après plusieurs questionnements de la part des citoyens et des médias.
« Ça a été dit médiatiquement qu’on avait refusé, que la Ville avait achoppé son projet. Je réitère que dans la première phase du projet, le délai imparti pour trouver un terrain et pour s’assurer qu’il n’y ait pas de contraintes de risques était trop court pour qu’on puisse en trouver un. Il y a des discussions qui sont en cours, on se parle, et s’il y a une deuxième phase, clairement que Saguenay aura eu assez de temps pour répondre adéquatement », a mentionné Julie Dufour.
L’explication est survenue à la suite de la période de questions des citoyens, où l’un des responsables chez Unissons Saguenay, Olivier Perron, a levé sa voix pour tenter de comprendre ce qui se trame dans ce dossier dans lequel les développements tardent.
« Avec la rentrée qui approche, de nombreux étudiants n’auront pas d’endroits où se loger ou n’auront pas les moyens de se payer un appartement. Est-ce que la Ville de Saguenay peut affirmer aujourd’hui, devant nous, sa volonté de sauver ce projet et de mobiliser tous les efforts nécessaires pour qu’il se concrétise sur le territoire ? », a-t-il demandé à la mairesse.
Rappelons que dans un communiqué de presse émis au début de juillet, Unissons Saguenay disait s’inquiéter du manque de transparence dans les instances politiques de la Ville de Saguenay pour freiner la crise du logement, et déplorait que les élus municipaux n’aient pas été informés au préalable de l’abandon du projet de la Fondation Luc Maurice.
De son côté, le conseiller municipal Jimmy Bouchard blâme le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) qui, selon lui, ne livre tout simplement pas la marchandise.
« Le nombre de logements construits avec le PHAQ, c’est zéro. Le gouvernement a décidé de mettre la hache dans le Programme AccèsLogis pour le remplacer par le PHAQ, mais visiblement ça ne livre pas tant la marchandise », a-t-il dit.
Gronde chez les baieriverains
Par ailleurs, lors de la même séance, nombreux étaient les citoyens de La Baie venus réclamer des réponses quant aux délais que prendra la construction de la nouvelle bibliothèque municipale demandée depuis 25 ans au coût de 10 M$. D’abord, la mairesse a mis au clair qu’il n’était plus question de financement au privé pour ce projet.
« Il y a deux choses qui sont importantes et qu’on a demandées, c’est-à-dire que soit livrée dans les meilleurs coûts et les meilleurs délais une bibliothèque de qualité. On n’est pas en train de faire une librairie, ni de sous-traiter. »
L’église Saint-Édouard, établissement patrimonial qui avait été considéré par les élus municipaux pour y abriter la nouvelle bibliothèque, a aussi été mise de l’avant. Cette possibilité n’avait toutefois pas fait l’unanimité lorsqu’elle avait été évoquée, ce qui explique que le nouvel édifice sera finalement érigé sur un terrain dans le secteur de Port-Alfred.
Jimmy Bouchard rappelle cependant que le bâtiment doit être de propriété publique.
« C’est un milieu de vie, ça devient le cœur d’une communauté. En mon nom personnel, c’est ce que je voudrais. Encore une fois, Québec avait dit oui pour la subvention de la bibliothèque au sein de l’église, parce qu’on parlait d’une bibliothèque. Dans ce contexte-ci, la Ville peut prendre bien des torts, mais où sont les millions de Québec ? »
La construction neuve devrait voir le jour d’ici le début de l’année 2026.
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