Loin de créer les espoirs escomptés, c’est un constant d’échec accablant que nous livre l’administration de la mairesse Julie Dufour au cours de la dernière semaine. Non contente de surtaxer les contribuables par une double taxe, foncière ou sous forme d’utilisateur-payeur, elle veut nous faire croire que l’avenir de la ville passe par une restructuration de Promotion Saguenay.

Dans un communiqué allongé où un déluge de mots cache une réalité que l’on ne saurait montrer, on nous apprend qu’on veut créer un nouveau (sic) service dédié à la prospection d’entreprises. Une annonce qui survient près de 25 ans après la mise sur pied de Promotion Saguenay, qui, avait été créée précisément pour cette raison : soutenir les entreprises qui veulent s’établir chez nous.

Historique

À la décharge de l’administration Dufour, il faut rappeler que l’organisme mis sur pied sous l’administration Tremblay, au début de son premier mandat, a été complètement occulté sous le mandat de la mairesse, Josée Néron, qui a mis à profit son sergent d’arme, Arthur Gobeil, afin de casser la baraque. Avec le résultat qu’il ne s’est rien passé durant ces quatre ans et la mairesse Dufour ne s’est par ailleurs pas empressée de relever la barre.

Aujourd’hui, malgré la situation financière de sa ville, la mairesse, à travers son organisme de promotion, propose l’embauche de nouveaux spécialistes pour scruter l’horizon des bâtisseurs qui restent de glace devant la perspective d’investir dans une municipalité où on se bat constamment contre le pic des démolisseurs. Déjà que la mairesse a transféré sur les tablettes de Promotion Saguenay son directeur-général dont le contrat se termine l’an prochain pour le remplacer à l’hôtel de ville par un nouveau en provenance de la MRC de Drummond. En plus, elle annonce l’embauche de trois autres ressources.

Embaucher plutôt que couper

Est-ce à dire que les ressources en place chez Promotion n’ont rien fait au cours des cinq dernières années pour trouver des projets mobilisateurs? Et l’embauche de nouvelles ressources peut-elle faire oublier les 4,86% et les autres taxes pour les utilisateurs-payeurs qui fait osciller la hausse véritable jusqu’à 5,75% d’augmentaition.

La mairesse semble beaucoup plus habile à embaucher qu’à trouver des moyens de couper dans les dépenses de sa ville. Elle qui a siégé à titre de conseillère, du temps de l’administration Tremblay, devrait en retenir le mode d’emploi pour réduire les dépenses d’une ville.

À titre d’exemple, en 2014, l’administration Tremblay, par la voie de son « ministre des finances », Jean-Yves Provencher, exigeait que tous les services de la municipalité réduisent leur budget de 5%. On a ainsi récolté, 12M$ qui permettait de présenter un budget où la charge fiscale par citoyen restait la plus basse de toutes les grandes villes du Québec.

Les régimes de retraite

Dans un budget de 395 M$, en pleine période inflationniste, on peut toujours trouver moyen d’économiser. À Saguenay, les travailleurs prennent leur retraite, depuis 2013, à partir de 60 ans, sauf les policiers qui demeurent à 55 ans.

Il aura fallu des négociations de près de deux ans pour en arriver là. Convaincre les syndicats d’allonger la période de travail des employés jusqu’à 60 ans a permis de sauver à la ville des millions$ versés pour réduire le déficit actuariel de la caisse de retraite des employés.

Est-il déraisonnable en 2023 de repousser la prise de retraite des employés jusqu’à 62 ou même 65 ans? Dans une municipalité où l’âge moyen grimpe plus vite que le taux d’inflation les travailleurs concernés font face à cette nouvelle réalité. Ils devraient se montrer moins gourmands étant donné tous les avantages sociaux et le salaire, le plus élevé de toutes les fonctions publiques, qu’on leur accorde.

Mais pour arriver à briser les iniquités sociales dans cette grosse machine, il faut du leadership. Ce qui semble trop souvent manquer à Saguenay quand vient le temps de sabrer dans les dépenses. On préfère embaucher du nouveau personnel et noyer l’absence de résultat dans des communiqués remplis de formules stéréotypées dont personne n’arrive à saisir la teneur.