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Maltraitance des aînés: lancement d'un nouvel outil

André Deschênes
12 juin, 2023
Le policier Luc Tardif (arborant le ruban mauve), Sandra Gravel (CIUSSS), Normand Bernier (Saguenéens et Jeannois pour les droits de la personne), Isabelle Dion et le policier Dominic Gagnon.

C’est ce jeudi 15 juin que se tient la Journée mondiale de lutte contre la  maltraitance des personnes aînées. La Table régionale maltraitance des aînés (Tréma) profite de l’occasion pour rappeler aux aînés en situation de maltraitance qu’il existe des outils pour lutter contre la problématique. L’organisme autour duquel gravitent une trentaine d’organismes collaborateurs dévoile un nouvel outil cette semaine, un napperon, en plus de rappeler l’existence d’une ligne téléphonique spéciale.

Le nouvel outil (revampé) est un napperon imprimé à plus de 150 000 exemplaires, dont 50 000 seront déployés cette année. On le retrouvera dans plusieurs restaurants, établissements hospitaliers (CHSLD) ainsi que dans des résidences pour personnes aînées (RPA). Il présente, huit photos et phrases à l’appui, quelques-unes des formes que peut emprunter la maltraitance.

Le napperon, distribué cette année, fait état de huit situations où les aînés peuvent se retrouver en situation de maltraitance

Conçu par et pour les aînés

 « Notre napperon a été conçu en début d’année par un comité où siègent des aînés », d’expliquer Isabelle Dion, directrice générale de la Table régionale de concertation des aînés. « C’est unique à notre région. Ces aînés ont tâté le pouls de d’autres aînés en ce qui a trait au projet. Ça a donné un napperon représentatif de leurs préoccupations. Et qui plus est, il sera aussi visible dans des chaines de restaurants connues ». La DG espère aussi que l’idée du napperon soit aussi reprise un peu partout au Québec. Mme Dion souligne du même coup un fait peut-être moins connu, comme quoi le Saguenay-Lac-Saint-Jean peut compter au CIUSSS sur l’appui d’une coordonnatrice régionale à la lutte contre la maltraitance des personnes aînées, en la personne de Mme Sandra Gravel.

Infantilisation et âgisme

« Faut rappeler à nos aînés qu’ils sont en droit de prendre leurs propres décisions, de décider ce qu’ils veulent ou ce qu’ils ne veulent pas », d’ajouter Mme Dion. Le porte-parole du Service de Police de Saguenay, Luc Tardif, souligne que souvent, les aînés font l’objet d’âgisme. « On les infantilise, en leur disant « tu ne devrais pas faire ci ou ça, tu ne devrais pas manger cela…c’est pas bon pour toi, pour ta santé », ou autres phrases de ce genre. Une personne qui veut tout décider à la place de l’aîné qui en est pourtant capable, ça aussi c’est une forme de maltraitance ». Au cours de l’entrevue, il est aussi question de bientraitance. « La bientraitance, c’est d’entourer de peut-être un peu trop de confort nos aînés, à un point tel que plus on veut les surprotéger, ce surplus de bientraitance peut se transformer lui aussi en maltraitance », de spécifier Mme Dion.

Ligne directe

« On rappelle aussi à tous nos aînés que notre ligne téléphonique directe est toujours en vigueur. Sa vocation s’élargit aussi, puisqu’elle peut venir aussi en aide aux adultes vulnérables ou différents (ex : personnes atteintes du Trouble du spectre de l’autisme – TSA) », d’ajouter Isabelle Dion. « Si vous pensez subir de la maltraitance ou si vous en êtes témoin, si vous avez des doutes ou si vous avez besoin d’informations sur le sujet, la ligne est là: au 1-888-489-2287 ».  

Collaboration du SPS

Mentionnons que le Service de police de Saguenay (SPS) fait partie des services ou organismes qui collaborent au Tréma, et oeuvre sur le terrain. « Les abus envers nos aînés, la maltraitance, ça se fait aussi sur notre territoire », d’ajouter le porte-parole du SPS, Luc Tardif. « On s’implique beaucoup au niveau des dénonciations, des abus financiers aussi. Un exemple: des aînés qui reçoivent de la visite juste une fois par mois, le 1er du mois, jour où leur chèque de pension arrive…Mais ces gens-là, la seule visite qu’ils ont, c’est ce 1er du mois là », de confier, songeur, le policier. « Ils se disent alors « j’aime mieux vivre sans argent que de vivre sans visite ».

Ruban mauve

Le ruban mauve, symbole de la cause, sera donc porté à nouveau jeudi, soit sous sa forme traditionnelle ou sous forme d’autocollant (NDLR: quelques exemplaires sont disponibles aux bureaux du 92,5 CKAJ). Le mot de la fin appartient au porte-parole du SPS Luc Tardif: « la maltraitance faite aux aînés, c’est à l’année qu’il faut y voir, pas juste en juin ».

Ne manquez pas ce jeudi 15 juin, 10h35 am, lors de la Journée mondiale thématique, l'entrevue qu'accordera Isabelle Dion à l'animatrice Annick Bilodeau, dans l'émission "Simplement Bilodeau", au 92,5 FM et aussi sur le ckaj.org (lien d'écoute en direct disponible sur le site).

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