« Quand on se compare, on se console », affirme Mario Théberge, président de l’Union des producteurs agricoles du Saguenay-Lac-Saint-Jean, au sujet du bilan des récoltes de 2023.

Malgré une météo en dents de scie, il soutient que la plupart des producteurs agricoles de la région ont réussi à tirer leur épingle du jeu. « Nous sommes une des régions qui s’en tire le mieux au Québec. » Reste quand même qu’il y aura eu des gagnants et des perdants, les températures ayant été particulièrement changeantes cette année.

En ce qui a trait au rendement des fourrages, détaille Mario Théberge, la dernière saison a été très clémente.

« Ça a poussé pas mal, plus que lors d’une année normale. Leur foin, il y a beaucoup de producteurs qui ne savent même plus où le mettre! »

Production maraîchère

Les récoltes ont également été satisfaisantes du côté de la production maraîchère. Que ce soit pour la gourgane, la laitue ou encore les fraises, le bilan de la région est dans les moyennes, et la situation globale du Saguenay-Lac-Saint-Jean, enviable par rapport à celle des autres régions du Québec, insiste Mario Théberge.

« Il n’y a pas une journée qui passait sans que je voie des désastres se produire dans les autres régions, comme en Montérégie, où les terres des producteurs maraîchers ont été noyées, même chose en Beauce et en Estrie. »

Triste saison pour les céréales

Le où le bât blesse, c’est en ce qui concerne la récolte des grains, qualifiée de désolante par le président régional de l’UPA.

« Il y a un mois, à ceux qui m’interrogeaient, je disais que ça s’annonçait pour être une bonne saison. Mais je leur disais aussi qu’on allait vraiment le savoir lorsque quand on allait être dans nos batteuses. »

Comme quoi les réserves émises par Mario Théberge étaient justifiées, les indicateurs favorables de juillet ont laissé place à un mois d’août chaud et pluvieux, c’est-à-dire à « tout ce qu’il faut pour que tout pousse. »

Mario Théberge explique que si la croissance des céréales a été stimulée par ces conditions météorologiques, il en va de même pour toutes les autres herbes. Or, en trop grande quantité, toute herbe devient mauvaise pour les plans à proximité.

« Il y a trop de verdure, ça a même étouffé les champs de céréales. Toutes les herbes ont dépassé la hauteur des céréales. »

De plus, au moment de la moisson, la présence excessive d’herbes a compliqué la tâche aux batteuses, qui devaient sans cesse avancer et reculer pour faire le ramassage des céréales, laissant chaque fois des pertes derrière elles.