C’est un autre signe que les temps sont durs pour les plus démunis. La Soupe populaire de Chicoutimi sert maintenant chaque jour autour de 80 repas à des gens qui n’arrivent pas à se nourrir convenablement, soit environ 25 % de plus que l’an dernier.
Son directeur général Bertin Riverin souligne que c’est principalement durant la période estivale que la demande est la plus forte, encore là pour des raisons économiques. « Le nombre de personnes qui se présentent dans notre local de la rue du Havre varie durant l’année. En hiver, ceux qui sont loin et qui n’ont pas les moyens de se payer l’autobus ne viennent pas. On sert entre 60 et 70 repas chaque jour. Durant l’été, ce nombre augmente parce qu’ils peuvent prendre un vélo ou un autre moyen de transport. Chaque été, on a aussi des gens qui viennent de l’extérieur, de Québec, Montréal ou d'ailleurs. »
Ces personnes ne sont pas seulement des itinérants, tient-il à préciser. Certains vivent de l’aide sociale, mais le directeur général voit également de plus en plus des travailleurs ou des retraités à très faibles revenus qui ont besoin d’un repas gratuit.
École primaire
Et fait peu connu, des jeunes d’une école primaire de Chicoutimi bénéficient aussi de ce service. « Deux fois par semaine, on sert des dîners pour une cinquantaine d’élèves dans une école. Je préfère ne pas la nommer, parce que ce sont des jeunes qui viennent d’un milieu défavorisé. Au-delà des repas, on reçoit également parfois de la nourriture de Moisson Saguenay ou d’autres organismes en grande quantité, par exemple des pains ou des fruits. On les rend disponibles pour que les gens puissent partir avec et se nourrir durant quelques jours. Ça les aide beaucoup. »
Depuis 34 ans, la Soupe populaire de Chicoutimi offre un repas chaud pour la somme symbolique d’un dollar. Elle est la seule du genre dans la région à ouvrir ses portes 365 jours par année. Si sa clientèle ne cesse d’augmenter, c’est aussi le cas ailleurs.
Une 8e soupière
Bertin Riverin mentionne d’ailleurs qu’une 8e soupière s’ajoutera bientôt au Saguenay-Lac-Saint-Jean. « Il y a actuellement 7 organismes qui luttent contre la faim et un autre veut s’associer à nous et à la Guignolée des médias qui nous finance. Tout n’est pas encore ficelé et je laisse à cet organisme le soin de s’annoncer, mais c’est la preuve que les besoins sont criants. La faim ne cesse de gagner du terrain et nos services sont essentiels. »
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