‘’Il y a quelque chose dans l’esprit américain qui aime voir la force et le courage s’exprimer sous la pression’’. L’historien de la présidence américaine, Douglas Brinkley s’exprimait ainsi le lendemain de la tentative d’attentat contre le candidat à la présidence des États-Unis, Donald Trump.
Interviewé par le Washington Post, ce professeur à l’université Rice se dit convaincu qu’en survivant à une tentative d’assassinat, Trump devient un martyr. Il jouira, selon Rice, d’une vague de sympathie parce qu’il représente cette force et ce courage en levant le poing haut dans les airs en quittant la scène, une image qui fera office de symbole de cette campagne, croit encore l’historien.
Victime confirmée
Depuis sa défaite contre l’actuel président, Joe Biden, et tout le long de la panoplie d’accusations et de condamnations qui n’ont cessé de s’accumuler, Donald Trump s’est toujours érigé en victime. La balle d’un tireur fou le confirme dans la liste des martyrs.
Et tous les opposants qui tenteront d’élaborer d’autres hypothèses s’exposeront à subir les foudres d’une nation exacerbée par la violence verbale de Trump et de ses alliés républicains.
On le voit, à travers les fortes tensions politiques que les États-Unis traversent, les théories n’ont eu de cesse de s’accumuler depuis ce fatidique samedi. Le colistier que Trump s’est choisi, lundi, le sénateur, J.D. Vance, affirme pour sa part que l’attaque contre Trump est directement reliée aux discours de Joe Biden. Vance est ce représentant de l’Ohio, qui soutien, voire, amplifie les attaques de Trump contre l’immigration et glorifie la défense du protectionniste économique des États-Unis.
Théorie discrète
Une des théories des opposants trumpistes a surgi du lot à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux et traditionnels d’une des photos exhibant le candidat Trump, le poing en l’air retenu par deux agents des services secrets qui sourient à pleines dents. Les commentaires discrets laissaient entendre qu’on vivait là un scénario monté de toutes pièces durant les 11 jours où Donald Trump a quitté la scène publique après sa grande victoire au dernier débat, qui a mis en doute la capacité du président octogénaire à poursuivre la campagne électorale présidentielle.
D’autres images exposaient une spectatrice, assise derrière Trump, qui s’accroupit tout juste avant le tir. Savait-elle ce qui s’en arriverait? Enfin, quelques commentateurs posaient la question à savoir comment se fait-il qu’aucun spectateur derrière le candidat Trump n’ait été blessé.
Dieu s’en mêle
Est-ce que cette théorie est moins plausible que cette affirmation de Mikes Collins, de la chambre des représentants, qui se dit convaincu que Joe Biden a donné les ordres au tireur?
La plupart des supporteurs de Trump voient l’intervention divine dans l’attaque ratée du jeune tireur de 20 ans dont les balles n’ont que frôlé l’oreille du controversé politicien. L’ex-candidat à la présidentielle, le républicain Vivek Ramaswamy, se dit: ‘’qu’on doit être reconnaissant, que Dieu l’ait protégé’’. Le sénateur floridien, Marco Rubio, confirme en écrivant sous l’image de Trump, accroché au mur : ‘’Dieu a protégé le président Trump’’.
Enquête décrétée
Quant au président, Joe Biden, il a officiellement demandé une enquête sur cette fusillade qui a tout de même tué un spectateur et blessé deux autres. Les résultats ne seront probablement pas connus avant les prochaines élections. Mais si c’était le cas et que la conclusion ne répondait pas aux aspirations des républicains, on peut s’imaginer dans quel état se retrouverait le pays déjà exposé et divisé par la controverse provoquée par les poursuites judiciaires et l’entêtement de Trump.
Parce que la tentative de meurtre à son égard, samedi dernier, lui aura procuré un immense tsunami de sympathie qu’aucune décision ne saurait ébranler.
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