Campagne électorale à Saguenay: Michel Thiffault et Claude Bouchard élus

Le délai des mises en candidatures s’est terminé vendredi 16h30. À l’issue de celui-ci, on apprend que les conseillers sortants de Saguenay, Claude Bouchard (district 2) et Michel Thiffault (district 3) sont élus par acclamation, sans opposants. Une nouvelle qui réjouit naturellement les deux intéressés, lorsque joints brièvement vendredi soir par le 92,5 Ma radio d’Ici. 

“Les mises en candidatures de terminaient à 16h30, et mon téléphone a sonné à 16h32!”, de raconter Michel Thiffault, qui venait alors de terminer son émission de sports “Dans le vestiaire”, qu’il anime à la radio. “Le bureau de la directrice des élections m’a alors informé que j’étais élu sans adversaire”. Le conseiller sortant aura donc eu une campagne moins longue et entamera un troisième mandat avec plaisir. Nous avons d'ailleurs croisé de nouveau Michel Thiffault samedi, alors que ce dernier effectuait son porte-à-porte dans le quartier Notre-Dame-de-Fatima. "Je viens justement de prendre la requête d'un citoyen qui a un problème à régler", nous dit-il tout bonnement.

De son côté, le conseiller Claude Bouchard s’est dit très heureux de la confiance accordée par la population pour un 2e mandat, lui qui aura à régler de très gros dossiers dans son district, notamment celui de l’eau potable à Shipshaw, alors qu’un raccordement avec le réseau d’eau de Jonquière est envisagé d’ici 2030, et que la ville a voté en juillet un règlement d’emprunt de 11,2 M$ à cet effet. Le conseiller Thiffault a aussi sa part de gros projets à gérer, espérant toujours amener une édition des Jeux d'hiver du Canada à Saguenay en 2031. 

Carl Dufour s'avance

La nouvelle du retour à la table du conseil de ville de Saguenay des deux conseillers Bouchard et Thiffault ravira sûrement le conseiller sortant et président d'arrondissement jonquiérois Carl Dufour, lui qui n'a pas hésité il y a quelques jours à donner officiellement son appui à ses deux collègues, avant même de savoir s'ils allaient avoir oui ou non de l'opposition. Le conseiller Dufour disait espérer, dans une publication sur les réseaux sociaux, retrouver ses deux collègues, "pour pourvoir continuer le travail amorcé". Questionné par le 92,5 Ma radio d'Ici sur cet aspect, M. Dufour disait se sentir libre d'appuyer aussi ouvertement les deux conseillers. Carl Dufour affronte toutefois la candidate Christine Boivin de l'ERD dans son district 5 d'Arvida et devra la vaincre pour espérer lui aussi pouvoir continuer de faire avancer ses dossiers.

Rappelons qu’en ce qui concerne les treize districts électoraux de Saguenay en élection, 38 candidats s’affrontent dans l’espoir de devenir un des treize autres échevins au prochain conseil de ville 2025-2029. L'élection aura lieu le dimanche 2 novembre prochain.

Le conseiller Michel Tremblay: « Julie Dufour criait, le poing sur la table »

Le conseiller Michel Tremblay, qui œuvrait au sein du CA de la Société de transport du Saguenay (STS), était le témoin-clé à être entendu vendredi, lors de cette 18e journée d’audience, dans la cause de l’ex-directeur général Jean-Luc Roberge. Ce dernier conteste son congédiement par la société, renvoi survenu en 2022.

Michel Tremblay a occupé la présidence par intérim du CA de la STS, environ un mois et quelques jours en 2022, lorsque Jean-Marc Crevier a quitté pour des raisons de santé.Il était d’office quand Jean-Luc Roberge, suspendu, faisait l’objet d’une enquête. « Au terme d’une réunion, les médias m’attendaient et me posaient des questions sur l’enquête qui touchait Jean-Luc Roberge. Je leur ai dit que si on avait rien à reprocher à M. Roberge au terme de l’enquête, il reprendrait ses fonctions. La mairesse Julie Dufour m’a alors convoqué à son bureau, seule à seul. » Michel Tremblay raconte que Mme Dufour était en colère, qu’elle criait, avec coups de poing sur son bureau. « Pourquoi t’as dit ça aux médias? T’avais pas à dire ça, etc…Elle était furieuse ».  Michel Tremblay raconte que par la suite, il n’a plus jamais rencontré Mme Dufour seul à seule. Même le jour où il s’est fait évincer de l’Exécutif de la ville, en 2023, en raison de l’histoire des panneaux électoraux. « Elle voulait qu’on se rencontre tous les deux. J’ai refusé. Elle me dit alors: tu veux que je te le dise tout de suite? Je lui dis oui. Elle me dit ensuite qu’elle n’a plus confiance en moi, ça n’a pas été long l’échange, ça a duré 15 secondes. Je l’ai même remerciée de m’avoir sorti de l’Exécutif, je n’aimais pas ça, j’arrivais toujours deux ou trois minutes avant nos réunions… »

Un homme travaillant

Concernant sa perception de Jean-Luc Roberge, le conseiller Tremblay le définit comme un gars travaillant. « J’ai pas grand-chose à dire contre M. Roberge. Il est arrivé, oui, qu’on avait des petites choses à lui reprocher, comme quelquefois son attitude envers certains employés, on lui alors demandé de corriger certains points en lien avec ça. Il avait des petites choses à corriger, comme tout le monde, mais c’est aussi quelqu’un à qui on pouvait demander n’importe quoi, il était toujours prêt ».

Congédiement en 2022

Rappelons que le congédiement de Jean-Luc Roberge est survenu le 20 mai 2022. Il suivait la demande de suspension qui aurait été commandée par le bureau de la mairesse sortante de Saguenay, Julie Dufour, selon ce qu’a raconté le conseiller Jean-Marc Crevier jeudi. Et si c’était à refaire, ce congédiement? « La décision ne serait pas la même », de répéter à plus d’une reprise Michel Tremblay lors de son témoignage. « Le mandat 2021-2025 est un mandat où on devait tout décider « vite vite vite, bang bang bang » , on avait pas assez de preuves, on nous disait qu’il fallait le congédier, on s’appuyait sur des ouï-dire. Beaucoup de nos décisions à la ville ont été prises ainsi, dans ce quatre ans-là, de manière trop rapide. Si c’était à refaire, on l’aurait fait autrement. Plusieurs décisions auraient été prises autrement ».    

Pas populaire

Michel Tremblay aimait vraiment ce qu’il faisait au sein du CA de la STS. Il se définit comme « fouineux », il s’intéressait à tout et à tous, faisait des petits tours au garage, s’enquérait auprès des employés s’ils étaient toujours heureux dans leur travail, etc… « Je prenais ça à cœur. Je voulais que ça marche, j’étais très présent. Mais je sais que certains n’aimaient pas ça à un moment donné, certains voulaient que je parte ». Il était d’ailleurs le « plus ancien » au sein du groupe, ayant accédé au CA de la STS dès son élection comme conseiller municipal de la STS en 2013.

Aux embauches

« J’étais très impliqué au sein de la STS, je participais aux embauches du personnel, étant sur le comité d’embauche avec les ressources humaines. Mais j’étais davantage observateur et j’apportais mes commentaires, mais le mot final sur l’embauche ne m’appartenait pas. Mais comme je connais plein de monde ça aidait ». M. Tremblay confirme que pour l’embauche du directeur des opérations Stéphane Dufour, qu’il connaissait bien parce qu’il travaillait tout comme lui chez Postes Canada à l’époque, il n’a pas été partie prenante sur le volet final de son embauche.

Il raconte toutefois l’approche qu’il lui a faite, disant que ce qui est sorti sur la place publique n’est pas conforme à la réalité. « Il manquait des « bouts à l’histoire » quand ça a sorti, cette affaire-là. En plus de Postes Canada, je connaissais aussi Stéphane Dufour parce qu’on jouait à la balle, dans des équipes différentes. Lors d’un match où nos deux équipes s’affrontaient, on s’est croisés lorsqu’on était tous deux au 3e but. Je savais que Stéphane avait une excellente expérience pour gérer du personnel, il a une bonne prestance. Alors pendant ce court laps de temps de ce match où on était au 3e but, je lui ai demandé s’il serait intéressé à travailler à la STS. Il a ensuite postulé. Mais je n’ai pas participé à sa sélection finale, j’étais toutefois présent à son entrevue d’embauche ».

Jean-Luc Roberge

Questionné sur la relation amoureuse qu’entretenait M. Roberge avec sa directrice des ressources humaines de l’époque, Michel Tremblay ne s’en formalisait pas outre mesure. « Je ne me mêle pas des relations amoureuses des gens dans un même milieu de travail. Le phénomène existe aussi à la ville de Saguenay où il y a aussi des couples qui se côtoient. Ce n’est pas de mes affaires et ça ne me dérange pas ».  Concernant l’utilisation du véhicule fonction de Jean-Luc Roberge, Michel Tremblay disait qu’il ignorait que le véhicule de fonction ne figurait pas inclus au contrat de travail de Jean-Luc Roberge.

Prochains témoins et suite

Les prochains témoins à être entendus lundi 6 octobre seront la mairesse sortante Julie Dufour et son ex-membre du cabinet, Max-Antoine Guérin. Les plaidoiries sont ensuite prévues pour le lundi 27 octobre prochain.

Lancement de la plateforme électorale de Julie Dufour (avec audios)

Installée au Café Richelieu Joyeux, en plein cœur de Jonquière, la mairesse sortante et actuelle candidate à la mairie, Julie Dufour, a présenté sa plateforme électorale. Dans sa plateforme, Julie Dufour propose une amélioration de Saguenay en treize axes différents, tous liés à un projet quelconque. Parmi ces treize axes, mentionnons celui consacré à la destruction de l’autogare du Havre. Une destruction qui vient accompagnée d’un déménagement pour l’autogare, sans savoir pour l’instant l’endroit précis. Questionnée sur cet enjeu, Mme Dufour précise que l’option de démolir sera celle la plus avantageuse pour Saguenay.

Pour le futur stationnement, la ville sera co-propriétaire avec une entreprise privée et plus de 250 emplacements gratuits seront disponibles, en comparaison des 375 places actuelles. Pour l’instant, aucun emplacement n’est connu, mais la mairesse insiste que le nouveau stationnement permettra d’épargner 9 M$ aux citoyens, en bonifiant l’aspect visuel de l’endroit. 

Mentionnons que parmi les axes principaux du programme de la mairesse sortante, le Corridor du Nord, projet qui relierait les contrés minières du nord de l’Ontario à la région, est une de ses priorités, comme celle de rallonger le programme de crédit de taxes pour qu’il passe de 5 à 10 ans, de travailler avec le gouvernement provincial pour autoriser les règlements d’emprunts sur 50 ans au lieu de 20 et d’atteindre une cible de 20% de logements hors marché comme Montréal ou Longueuil d’ici 2040. Pour atteindre ce chiffre, la mairesse propose de construire 1 000 logements hors marché, une promesse qui ressemble à celle qu’elle avait proposée en 2021, alors qu’elle voulait installer le même nombre de logements sur la zone ferroviaire.

Christine Basque: 1er anniversaire comme cheffe de l’ERD

La cheffe de l’ERD Saguenay et candidate à la mairie, Mme Christine Basque, célèbre ce vendredi 3 octobre son 1er anniversaire à la chefferie de l’Équipe du renouveau démocratique (ERD) de Saguenay. Elle a notamment souligné cet anniversaire en se présentant dans l’arrondissement La Baie avec son équipe de 11 candidats, démontrant que l’ERD s’occupera de tous les citoyens une fois élue, même s’Il n’y a pas de candidat de la formation dans les districts baieriverains 13 et 14.   

Mme Basque estime qu’il est temps d’arrêter de démoniser les partis politiques à Saguenay. Elle demeure convaincue que seule une équipe avec un programme et une vision pour notre ville pourra sortir Saguenay de ses années de noirceur et lui permettre de se développer tout en améliorant son classement parmi les dix plus grandes villes du Québec.

Rappelons que l’ERD Saguenay propose 11 candidats répartis dans les trois arrondissements de Saguenay, en plus de Christine Basque qui est candidate à la mairie. La formation politique va de l’avant, sachant fort bien que la précédente élection a majoritairement favorisé les candidats indépendants. Reste à voir si le parti marquera l’Histoire politique municipale lors de l'élection du novembre.  

« Je n’ai pas été sanctionnée » - Andrée Laforest

Andrée Laforest a profité de la présentation de son deuxième axe de campagne jeudi, axé sur l’habitation les projets immobiliers et l’itinérance, pour commenter brièvement le récent blâme dont elle a hérité. Rappelons que  Mme Laforest a été au centre d’un conflit d’intérêts ayant comme trame de fonds un citoyen, qui avait maille à partir avec la  garderie appartenant à la fille de l’ex-ministre. La Commissaire à l’éthique à l’Assemblée nationale, Ariane Mignolet, a déposé son rapport sur l’incident la semaine dernière.

Andrée Laforest a insisté jeudi sur le fait qu’elle n’a hérité d’aucune sanction, élément qu’elle a répété. Elle va donc de l’avant, soulignant qu’elle sera toujours proche des citoyens, avec qui elle pourrait être aussi appelée à converser par téléphone, sans toutefois tourner l’incident dont elle a fait l’objet en dérision.

(Photo: courtoisie)

Présentation du deuxième axe

Concernant son deuxième axe de campagne, Mme Laforest a fait de l’habitation et de l’itinérance le deuxième axe de sa plateforme électorale. Projets immobiliers, allégements et accompagnement sont les mots clés de la conférence de presse qui a été tenue jeudi. La candidate a aussi ciblé des engagements précis pour augmenter le nombre d’unités d’habitation et pour faciliter la construction de logements. Elle envisage aussi de travailler dans les dossiers du quartier de l’innovation et des saines habitudes de vie sur la zone ferroviaire à Chicoutimi, sur la revitalisation du secteur de Place Centre-Ville à Jonquière, et sur la phase deux pour les Immeubles Saint-Marc à La Baie.

Et comme  l’itinérance à Saguenay est une réalité qu’il ne faut pas négliger, dit Mme Laforest, elle s’engage à accompagner et à collaborer avec tous les intervenants, autant les policiers que les travailleurs de rue, à mettre en place des initiatives de transition pour aider les itinérants à sortir de la rue.

Audience Jean-Luc Roberge : « Nous avions de la pression  » - Jean-Marc Crevier, ex-président du CA de la STS

L’audience du Tribunal administratif du Travail, dans le dossier de la contestation du congédiement de l’ex-dg de la Société de transport du Saguenay (STS), Jean-Luc Roberge, s’est poursuivie jeudi après-midi, présidée par la juge Myriam Bédard. Le conseiller municipal sortant d’Arvida, Jean-Marc Crevier, qui a siégé sur le CA de la STS à titre de vice-président pendant quatre ans (2017-2021) et ensuite comme président quelques mois jusqu’en 2022, a dit se souvenir des gros projets entretenus par la STS à ce moment-là, pour remplir les autobus.

Il cite au passage la Zone Talbot et la ligne directe entre le Cégep de Jonquière et l’arrondissement de Chicoutimi.De toutes les commissions ou comités de la ville sur lesquels il a siégé, il mentionne que le CA de la STS est le groupe où il a trouvé le plus difficile de siéger. « Pas pour mal parler, mais notre président Marc Pettersen avait maille à partir avec plusieurs membres de groupes de travail spécifiques à la ville, que ce soit aux travaux publics ou les pompiers. Il sortait sur la place publique et les attaquait. Ça ne nous aidait pas. Et puis certains conseillers ne nous ont pas aidés non plus. Julie Dufour et Michel Potvin allaient souvent parler à la radio contre la STS . Je me souviens d’une déclaration de Mme Dufour, alors conseillère, qui disait que si elle était élue mairesse, elle allait amputer le budget de la STS de 4 à 6 M$. Je croyais qu’elle s’était trompée de chiffres dans sa déclaration...Mais non: elle avait vraiment l’intention de couper dans ces approximatifs-là ».

Assemblée du 18 novembre 2019

 À l’époque, Jean-Marc Crevier disait souhaiter depuis longtemps une rencontre avec les membres de la Commission des finances de la ville, pour tirer les choses au clair, et en espérant, entre autres, faire augmenter la quote-part de la ville. Et ils ont obtenue la rencontre du 18 novembre 2019. « On avait à répondre à des questions pointues, genre combien d’utilisateurs prenaient l’autobus, etc…Des questions tellement pointues que je crois que même aujourd’hui, le directeur général actuel (Frédéric Michel) aurait de la misère à répondre à ces questions. C’était pas plaisant comme rencontre ».

Reproches

Questionné par  Me Marius Ménard, Jean-Marc Crevier a dit ne pas avoir eu à adresser une série de reproches à M. Roberge . Un seul lui est revenu à l’idée. « Jean-Luc participait aux négociations syndicales à un moment donné. Je lui ai fortement déconseillé de faire ça, lui demandant de se retirer de là, que ce n’était pas sa place, et de laisser plutôt les ressources humaines faire leur travail, et qu’il n’aurait qu’à lire le rapport pour avoir le suivi des négos. Sinon, je vous dirais que Jean-Luc Roberge, c’est un infatigable. Il travaille fort ».

Concernant la relation que Jean-Luc Roberge avait avec sa directrice des ressources humaines, Mélanie Tremblay, M. Crevier avoue avoir fait ses vérifications, après avoir éprouvé un malaise face à la situation. « Ça me dérangeait un petit peu, mais pas plus que ça. Je me suis alors dit que je ne pouvais pas parler de choses concernant Jean-Luc avec les ressources humaines ».

Contrat de travail

L’idée de Jean-Luc Roberge de faire renouveler son contrat de travail avant 2021 avait aussi fait réagir Jean-Marc Crevier à l’époque. Ce dernier croyait qu’on était mieux d’attendre que l’élection de 2021 soit passée avant de procéder, ce qui contrastait avec l’intention de l’ex-directeur général. « J’ai tout de même sondé les membres du CA au complet pour connaître leur pouls, en faisant un tour de table, quant à leur satisfaction du travail de M. Roberge. Le résultat a été unanime: ce qu’ils me disaient, c’est que s’ils avaient à renouveler le contrat de travail de M. Roberge, ils seraient prêts à le faire tout de suite. J’ai aussitôt communiqué le résultat de ma consultation à M. Roberge. Il était très heureux...mais ça n’allait quand même pas assez vite à son goût ».   

Me Félix-Antoine Michaud

Pressions de Josée Néron

M. Crevier rappelle la pression populaire existant autour de la STS, des gens qui parlaient d’autobus vides. Me Félix-Antoine Michaud fait avouer à Jean-Marc Crevier que dans « l’ère Josée Néron » à la mairie, la pression existait aussi dans l’administration municipale. Jean-Marc Crevier confirme qu’un vendredi soir à 18 heures, il a reçu un appel de la  mairesse Josée Néron, lui demandant des comptes et des questions précises sur la STS. Se sentant alors exaspéré, Jean-Marc Crevier se confie à Jean-Luc Roberge, lui disant "Y ont juste à les faire, leurs coupures !" Une exaspération que comprend et partage M. Roberge, qui n'hésite pas alors à partager son feeling avec M. Crevier, et n’hésite pas à parler "d’acharnement".

Avènement Julie Dufour

L’avènement de Julie Dufour à la mairie en 2021 ne sécurisait pas Jean-Marc Crevier, en ce qui a trait à la STS. Il se souvenait de la promesse de la nouvelle mairesse de vouloir financièrement couper dans la structure. « Quand Michel Tremblay et moi on a dit vouloir retourner sur le CA de la STS après l’élection, vers la mi-novembre, la mairesse nous a dit de ne pas aller là, que ça allait brasser. On savait aussi qu’il y avait un rapport de la vérificatrice générale qui s’en venait. On se questionnait aussi, Michel Tremblay et moi, sur ce rapport. On s’est demandé s’il y avait pu y avoir quelquechose qu’on aurait fait qui n’était pas correct quand on était sur le CA précédent. Quand Michel Potvin nous a dit qu’il irait sur le CA de la STS, on s’est dit Michel Tremblay et moi qu’on irait aussi, et que s’il y avait des choses à corriger, on le ferait ensemble. Mais on ne savait pas ce qui s’en venait ».

Rapport vérificatrice générale

Puis est venu la sortie du rapport de la Vérificatrice générale. Et la suspension de Jean-Luc Roberge de ses fonctions. En février 2022, Jean-Marc Crevier (qui était alors président du CA), avait demandé l’assistance d’une ressource légale pour la conception d’une lettre, faisant état de la suspension avec solde de M. Roberge. « Je me suis rendu rencontrer Jean-Luc Roberge en compagnie de mon collègue conseiller Claude Bouchard, qui était sur le CA de la STS. Nous lui avons remis une lettre comme quoi il était suspendu. Il ne comprenait pas pourquoi. Je lui ai dit de ne pas s’inquiéter, qu’il était payé tout en étant chez lui ». C’est au moment de lui signifier la suspension que Jean-Marc Crevier a appris de la part de Jean-Luc Roberge que le contrat de travail de ce dernier se renouvelait automatiquement. Il n’était nullement au courant de ce détail. Quoi qu’il en soit, à la suite des événements, Frédéric Michel a alors accepté d’occuper la fonction de dg par intérim.

Communications

Il a finalement été mis en lumière, lors du contre-interrogatoire, que Jean-Marc Crevier a eu quelques communications avec Jean-Luc Roberge, pendant la suspension de ce dernier. L’ex-président de CA ne se sentait pas coupable d’avoir ces communications. « Dans mon esprit, M. Roberge, même suspendu, était encore le directeur général en poste »  Par contre, M. Crevier savait qu’il ne fallait pas qu’il soit vu en train de prendre un café dans un endroit public avec l’ex-dg. « Trop risqué », a-t-il avoué.  

Prochains témoignages

L’audience, présidée par la juge Bédard, reprendra vendredi matin avec le témoignage du conseiller Michel Tremblay, qui a fait partie du CA de la STS, et qui a aussi été évincé du Comité Exécutif de la ville de Saguenay, pour avoir communiqué avec Jean-Luc Roberge, quand il a constaté que les autobus portant ses panneaux publicitaires payés n’avaient pas circulé dans son district pendant la campagne électorale.

Suivront ensuite, lundi, les témoignages de Max-Antoine Guérin et de la mairesse Julie Dufour.